Une religieuse du Carmel de la Theotokos et de l’Unité à Harissa a « écrit » cette icône au Liban en juillet 2016, à la demande de Monseigneur Cattenoz.

Cette icône voudrait refléter l’âme et la vie du Père Marie-Eugène dans la lumière de Dieu :

Voici quelques clefs de lecture :

Le Bienheureux, debout, au centre, est revêtu de l’habit de son Ordre. Le Mont Carmel, qu’il gravit comme fils de Saint Jean de la Croix, se dresse à sa gauche. A son sommet, se trouve l’autel où il offre le Sacrifice et s’offre lui-même en sacrifice à l’image du Christ. « Jésus, je vous aime ! –disait-il avant de mourir- il me semble que je vous aime parfaitement et que je vous ressemble ! »

Marie, toute petite sur l’icône de l’autel, et l’Esprit-Saint dont les rayons émanent des cercles du coin, sont le TOUT de sa vie..

Marie veille dans la nuit, car Elle est l’astre qui éclaire les nuits les plus sombres… Elle est toute Mère, et uniquement Mère.

Cette Mère agit discrètement dans son âme et la féconde. Son  intime union avec Elle, (représentée par le scapulaire qu’il porte et le chapelet) rejaillira dans l’œuvre que Marie Elle-même fondera : « Notre-Dame de Vie », ce « quelque chose » que le Père découvre petit à petit.

Quant à l’Esprit-Saint, il le meut et l’attire :

Il est là l’Ami, il est là l’Hôte, Il est là Celui qui fait l’Eglise…car comme le dit Notre Seigneur, celui qui a l’Esprit et qui croit en Lui, des fleuves de Vie jaillissent de son sein. L’Esprit-Saint se répand par cette âme.

Ces « fleuves de Vie » sont représentés sur l’icône comme jaillissant du gouffre noir de l’obscurité de la Foi dans la prière et la souffrance.
Les deux mains du Père levées vers Dieu, montrent bien cette attitude de prière confiante de celui qui sait qu’il reçoit tout de Dieu, lorsqu’il se laisse mener par sa grâce, selon sa devise : « Traditus gratiae Dei » (livré à la grâce de Dieu).

Tout dirigé vers Dieu, nous le voyons cependant se tourner vers la Petite Thérèse : sa vie de prière fait grandir en lui la soif de voir Dieu.  Il regarde celle qui lui en indique la voie la plus courte : aimer sa petitesse, sa pauvreté et espérer aveuglément en la Miséricorde de Jésus. C’est ce que Sainte Thérèse montre sur son parchemin.
A propos de la parabole du  « petit oiseau », le Père Marie-Eugène commente l’oraison de Thérèse ; il écrit :

Faible petit oiseau…elle n’est pas un aigle mais, des grands aigles, elle a le cœur qui lui permet d’aimer comme eux, elle a les yeux qui lui permettent de fixer le soleil divin…  regard simple sur la vérité qui est Dieu, impuissance complète, impression de néant, de vide mais qui va la contenter…elle se réjouit de sa faiblesse, de son impuissance, de ce vide apparent… 

Sur l’icône, on voit à peine dans le buisson des petits oiseaux qui représentent cette oraison de pauvreté que le Père a enseignée, mais surtout vécue. Ils représentent aussi cette légion de petites âmes que Sainte Thérèse avait demandé au Seigneur de se choisir et dont fait partie le Père Marie-Eugène.

Les montagnes entre la Sainte et le Bienheureux veulent signifier la séparation et l’élévation : c’est du haut du Ciel que la Petite Thérèse agit directement dans sa vie et dans sa mission, élevant son âme vers le ciel et avec lui beaucoup d’autres.

Dans sa soif de donner à son tour des âmes à Jésus, le Père voit, dans un esprit prophétique (représenté par le manteau blanc des fils du Prophète Élie) la soif des âmes elles-mêmes pour la vie d’oraison. « Notre Dame de Vie » est fondée afin qu’action et contemplation soient toujours bien unies dans la vie des chrétiens.

Sur le fond d’or, on peut lire le nom commun de la Sainte et du Bienheureux : « de l’Enfant-Jésus ». C’est dans ce chemin de l’enfance spirituelle qu’ils semblent tous deux entraîner celui qui se laisse regarder par eux en contemplant cette icône.

Les carmes de Paris proposent une petite vidéo de 3 minutes pour aider à prier avec cette icône, dans la série « découvrir un saint du Carmel en contemplant une icône ».